Viticulteur et pêcheur en apnée Il chasse les poissons côtiers
Chasseur sous-marin en apnée, Régis Scarone sort en mer pour le plaisir de l’immersion et des captures qu’il cuisine ou partage. Viticulteur et arboriculteur, il est installé, avec son épouse et ses filles, à Hyères, dans le Var.
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Varois, Régis Scarone vit depuis toujours entre terre et mer. Fosco, son grand-père, était scaphandrier. Il l’emmenait petit sur le rivage et lui racontait ses histoires de plongeur sous-marin. Son autre grand-père, Jules, lui a transmis l’amour des vignes, de la terre, et lui a appris à chasser le gibier.
Une relation forte avec ses deux grands-pères
Aujourd’hui, le viticulteur et arboriculteur de 55 ans est à la tête du Domaine des trois chênes, situé aux Borrels, à Hyères, à 7 km de la Méditerranée. L’été, il ronge son frein. La grande bleue lui tend les bras mais sa charge professionnelle est importante. Avec Geneviève, son épouse, et leurs filles Amandine et Julie, ils s’occupent en famille de 14 ha de vignobles, d’un verger de pêchers, d’une centaine d’oliviers, de l’accueil en gîtes et d’un magasin de producteurs.
Champion de France cinq ans de suite
Si Régis abat les sangliers pour protéger sa production, il chasse aussi d’autres proies : « Je tire des chapons, daurades, dentis et loups convenables, de 2 kg au minimum, pour trois à quatre personnes. Le poisson est bon quand il est frais. » Ce gourmet prépare la bouillabaisse et adore s’attabler.
Régis Scarone est un passionné de chasse sous-marine en apnée. « J’ai beau travailler dehors toute l’année, être en mer est différent. Sur un bateau, je me sens en vacances. Je me détends une demi-journée et j’ai l’impression de m’être reposé toute une semaine », confie-t-il.
En mer, le fusil qu’il utilise est une arbalète. Sans chien, mais accompagné par un ami, il ne plonge jamais seul. Par sécurité, les apnéistes se surveillent mutuellement. D’autant qu’ils descendent souvent profond, au-delà de 30 mètres, à proximité d’épaves, où se cachent des prises de belles tailles. « Le Graal, c’est de faire un poisson, un beau, indique-t-il. Jeune, je chassais à l’indienne, sur la côte, dans peu de profondeur. Je ramenais le plus de captures possible. Maintenant, je refuse les tableaux de chasse, je préfère être sélectif. » Quitte parfois à ne rien remonter : « Je me régale de toute façon. Je suis apnéiste à la descente, chasseur au fond et apnéiste en remontant. »
Le viticulteur a redécouvert ses capacités physiques quand il a arrêté de fumer. Au départ aussi nerveux qu’un lion en cage, ses nièces lui proposent, en 2003, de les accompagner à un cours d’apnée, donné par le champion du monde Stéphane Mifsud. Au premier entraînement en piscine, Régis reste 4 minutes allongé la tête dans l’eau. Son aptitude est réelle. Mis en confiance, son esprit de compétition s’éveille. « Pour les championnats, je me suis exercé tous les jours, le soir après le travail. » Résultat, il retient son souffle pendant 8 minutes et 15 secondes. En 2013, il devient champion de France d’apnée statique et conserve cinq années de suite ce titre.
Stéphane Mifsud, devenu un ami, lui apprend aussi ses propres techniques de chasse sous-marine. « L’une des clés est de prendre son temps pour être fluide dans l’eau et descendre sans effrayer le poisson », témoigne Régis.
Alexie Valois
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